DGCCRF, Gendarmerie et Procureur : Naturopathes partaient de France !
Publié par Dr. hc Lionel BARRIERE Naturopathe dans Info · 15 Février 2023
En fait, toutes les médecines douces, voici pourquoi l'intégration n'existera jamais dans ce pays :
- Critères ubuesques :
Les services de la DGCCRF, au terme d’une enquête de presque un an, « ont relevé un taux d’anomalie de 66% ».
66% !!!
Ce chiffre alarmant laisse entendre que deux tiers des praticiens de médecines non-conventionnelles auraient des pratiques frauduleuses !
Mais la lecture des critères retenus pour identifier les « pratiques commerciales trompeuses » laisse pantois.
Si vous êtes debout, asseyez-vous ; si vous êtes assis, accrochez-vous.
Voici ce que la DGCCRF reproche aux praticiens :
1 – Le fait que certains soient installés, je cite, « à proximité ou au sein même de lieux de santé (maison de santé, cabinet médical pluridisciplinaire…). Cette proximité, sans plus de précision sur la non-appartenance au corps médical du praticien est source de confusion pour le consommateur. »
Traduction : ces médecines dites non-conventionnelles n’ont rien à voir avec la santé, et devraient être installées loin, très loin des cabinets médicaux – auprès des casinos, des parcs d’attraction ou même des lieux de prostitution j’imagine !
2 – La reprise de « codes » médicaux, comme l’installation de plaques sur le lieu d’exercice, le recours à des logos ressemblant à un caducée ou encore la présence d’ouvrages médicaux dans les salles d’attente ou les cabinets.
Traduction :
Amis naturopathes, dévissez vos plaques, pour signaler votre présence, un post-it fera l’affaire ; à la rigueur un graffiti ;
Bien qu’il existe depuis 2500 à 3000 ans, et qu’on en trouve des variations dans la mythologie grecque et la médecine ayurvédique, le caducée, apprend-on, est donc l’apanage unique de l’Ordre des médecins – tant pis pour l’Histoire !
Pour les ouvrages en consultations, amis thérapeutes, préférez Picsou Magazine au Larousse de la médecine, vous vous épargnerez un rappel à l’ordre pour pratique commerciale trompeuse !
3 – L’usage, par les thérapeutes, de termes de santé et de maladie.
Alors là, c’est le pompon. Le rapport cite des exemples extrêmes, tel un « libérateur d’entités » prétendant agir sur la grippe… mais peut-on décemment reprocher à un acupuncteur ou à un réflexologue de parler à son patient (pardon, à son client) de santé ?!
De qui se moque-t-on ????
- La population française de moins en moins dupe des lacunes et des abus de la « médecine conventionnelle »
Cette enquête sur les médecines alternatives témoigne en effet d’un phénomène, que le rapport de la DGCCRF admet d’ailleurs sans fard : la désaffection croissante des Français pour la médecine conventionnelle, et le recours de plus en plus fréquent à d’autres méthodes thérapeutiques.
La bonne nouvelle, elle est là : « 40% des Français auraient recours à des « traitements alternatifs », est-il noté en introduction du rapport.
C’est moins que la Suisse, où cette proportion avoisinait déjà les 50% (soit un patient sur deux) il y a déjà dix ans, ou que l’Allemagne, où elle atteint… 81% !
Sous le rapport de l’intégration des thérapies alternatives au modèle de santé, la France en est donc encore à l’âge de pierre.
Mais c’est en train de changer.
Le rapport de la DGCCRF note que le mouvement s’est particulièrement amplifié depuis la crise du Covid : y’a-t-il un signe plus clair des limites que perçoivent nos concitoyens de notre système de santé ?
Autrement dit, cet essor témoigne, dans notre pays, autant d’une plus grande ouverture pour les soins sortant du strict domaine de l’allopathique, que d’une prise de conscience du poids des intérêts financiers de l’industrie pharmaceutique, des coupes budgétaires de l’État et des positions de plus en plus dogmatiques de l’Ordre des médecins dans leur santé.
L’Allemagne et la Suisse, pour citer à nouveau nos voisins directs, ne considèrent pas la santé en termes de « médecine conventionnelle » contre « médecine non-conventionnelle » : les deux sont complémentaires.
Ainsi, l’homéopathie, la médecine anthroposophique, la phytothérapie, ou encore la thérapie neurale et la médecine traditionnelle chinoise sont partie intégrante de l’assurance santé de base en Suisse.
- Mais :
C'est contraire aux dispositions règlementaires de l'union européenne, indiquant que chaque état membre doit statuer sur la reconnaissance des médecines naturelles, et notamment de huit techniques, dont la naturopathie.
Ne nous laissons pas priver de cette liberté fondamentale !!!
Il n'y a toujours pas des critiques.